L’histoire de Moras commence en haut de sa colline, qui domine la Valloire et veille sur les vergers de poiriers.
Des fouilles archéologiques réalisées dans les années 1970 ont révélé des habitats datant du Néolithique (environ 6000 ans) et ont surtout mis à jour des poteries gravées et ornées de pictogrammes témoignant d’une société évoluée et peut-être même d’une des premières forme d’écriture connue en Europe occidentale (âge du bronze final).
En archéologie, ces signes presque uniques forment le type dit « morassien ».
Étymologiquement, Moras signifie « butte » selon une hypothèse ou « marais » selon une autre. Quand à l’appellation « Valloire » (Vallis Aurea, la vallée d’or), elle fut donnée par les Romains pour désigner la vallée aux terres fertiles.
C’est en 1009 qu’apparaît pour la première fois le nom de Moras dans un document écrit. Il s’agit de la donation par Rodolphe III, Roi de Bourgogne, d’une partie de Moras aux Guigues, futurs Comtes d’Albon, seigneurs fondateurs du Dauphiné, qui restèrent pour plusieurs siècles les seuls seigneurs de Moras.
La colline idéalement placée n’a cessé d’attirer les hommes.
Au sommet de celle-ci s’élevait un château. De simple motte surmontée d’une tour vers l’an mil, il était à la fin du Moyen Age une importante place forte. Le premier bourg de Moras fut édifié au pied de ce château.
Le village actuel est en réalité le second bourg de Moras, établi vers 1250 sur l’une des principales voies de communication du Dauphiné (reliant Grenoble au Rhône), ce qui lui vaut une structure allongée de « village-rue ».
Cette nouvelle implantation favorise la prospérité du bourg, habité de riches notables jusqu’à la Révolution. Ceci est encore visible aujourd’hui à travers les demeures de caractère donnant sur la rue principale.
A partir du Moyen Age et jusqu’à la deuxième moitié du XIXème siècle, Moras était à la tête d’un mandement (devenu commune après la Révolution) regroupant plusieurs villages (Manthes, Lens-Lestang, Epinouze et St Sorlin).
En 1637, le château fut démantelé dans le cadre de la politique absolutiste menée par Richelieu et Louis XIII.
Enfin, la Révolution puis le XIXème siècle mirent fin à la puissance administrative de Moras. La châtellenie éclata alors en plusieurs communes indépendantes.
Vers 1880, suite à la crise du phylloxéra qui frappe la vigne, le village se tourne vers la culture de la poire qui constitue aujourd’hui une activité emblématique de Moras et de son patrimoine.
Initialement dénommée “Moras”, ce n’est qu’en 1936 que vient s’adjoindre le complément ” en Valloire” pour distinguer la commune drômoise de son homonyme iséroise.